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08/02/2021 16:18
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Nouvelle proposition à La place de la finance dans la transition climatique
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Michel : la finance agrave le changement climatique par le financement de l'énergie fossile. Il y a des alertes, exemple le problème dans les Alpes maritimes. Si on n'agit pas sur le changement climatique, cela va nous couter plus cher, on va dans une forme de catastrophe, une planète inhabitable, avec des dégats comme la sécurité alimentaire, l'immigration...J'ai participé à Rennes à une manifestation avec le réseau « pacte finance climat » qui demande que l'Europe mette la finance au service du climat.J'ai recherché à savoir où étaient placés les fonds de mon assurance-vie. Il est le plus souvent impossible de savoir exactement où va l'argent...Sauf peut-être à interroger directement les investisseurs. Donc je suis l'otage de mon placement. Cependant une lueur d'espoir : l'assurance annonce proposer prochainement des fonds à engagement social et environnemental... En revanche ma banque (La banque postale) propose, elle, depuis déjà plusieurs années, des Sicav avec des critères ad hoc. Sous réserve de vérifier si ces critères répondent réellement à une transition écologique et climatique et ne sont pas uniquement de la peinture verte, et là aussi, comment le vérifier ?Je viens de découvrir ce site des Nations-Unies qui peut être utile : One UN Climate Change Learning Partnership: Catégories de cours (unccelearn.org)Christian : Gaël Giraud, économiste et prêtre jésuite a travaillé dans l'Agence Française de Développement, institution financière qui agit pour combattre la pauvreté et favoriser le développement durable. Dans une conférence, il dit que l'enjeu du défi écologique est la solution du problème social. Il n'y a pas d'autre avenir que développer l'industrie verte. Les banques dans le pétrole et le charbon vont vers la crise. Il faut aller vers l'hydrogène vert.J'ai regardé un webinair du MCC sur le thème « Economie relationnelle ». Un docteur en économie a présenté un nouvel indicateur de l'économie qui soit différent du PIB qui est basé uniquement sur la production de richesse. C'est le RCI indicateur de capacité relationnelle développé par la CODEP (entreprise de développement durable dans les pays émergents) qui a 3 dimensions : l'accès aux réseaux (liés à l'emploi, le transport...), l'accès aux relations privées (famille, amis...) l'engagement civique (vote, solidarité...).Un autre exemple est présenté par un président de coopérative, l'OASIS, qui est un quartier réunissant 29 familles, qui y habitent et développent le partage, l'économie locale, la solidarité, (comme buanderie, chambres d'amis, potager... collectifs). Cela leur a permis une économie de 30% et un bilan carbone divisé par 2.Albert : les petits pas, ça me paraît être le mode d'action concret et obstiné. Argent et transition climatique, c'est l'orientation de la mairie. L'exemple est la construction de la maison de santé avec 3 médecins. On s'est engagé à faire des panneaux voltaïques. Mais certains collègues disent oui pour les médecins mais non aux panneaux voltaïques à cause du coût. On a fait appel à l'association « Etoile solaire » avec l'épargne populaire pour que le budget se fasse . Il y a aussi l'école à restaurer. Il y a le comité de pilotage COPIL qui décidera et fera participer ceux qui le veulent pour faire adhérer tous. La mairie a un contrat avec le SYDELA pour développer l'économie d'énergie sur la commune.Avec Redon Agglo, il y a eu un séminaire sur le climat réalisé par Jean Jouzel, paléoclimatologue. Redon Agglo développe et finance des projets : les véhicules à hydrogène, d'abord faire un prototype pour changer les bennes à ordure (qui consomme 100l au 100km), puis préparer des marchés : cars scolaires, véhicules. Il y a alliance avec d'autres communes de Pontivy à Ancenis qui permet de développer le milieu rural sans attendre les grandes métropoles, Rennes et Nantes.Christian : Initiative France (en local, c'est Initiative Pays de Vilaine dont je fais partie) accorde des prêts d'honneur aux créateurs et repreneurs d'entreprise. Depuis quelques années, il a créé le label « Initiative remarquable » qui soutient les entrepreneurs qui allient efficacité économique et engagement en matière sociétale, environnemental et territoriale. Aujourd'hui c'est 500 entreprises aidées et l'objectif c'est 1200 en plus.En 2021, IF s'engage avec un partenaire l'ADEME (agence publique de l'environnement et de la maitrise d'énergie) qui anime, coordonne, réalise des opérations de protection de l'environnement et maitrise d'énergie (déchet, isolation, énergie renouvelable, économie circulaire, géothermie...). IF s'engage à donner des outils et des formations aux entrepreneurs qui vont dans ce sens , à challenger les porteurs de projets sur l'environnement, à être proactif. La transition devient un élément de compétitivité pour l'économie et la finance. Marie-Thérèse : la SIDI, qui en interne comme dans ses partenariats rajoute la Transition Economique et Sociale (TES) parmi ses critères. Critères d'évaluation en interne tant au siège (économies d'énergie, gestion des impressions, mesure des émissions de CO2 liées aux déplacements etc), que pour certains salariés (mode de déplacement pour aller au travail etc).La TES mesurée aussi localement, peu à peu, par les partenaires au Sud. Les actionnaires de la SIDI font le choix de la finance solidaire : ils financent via la SIDI (labelisée FINANSOL, qu'elle a contribué à créer avec le CCFD) , de manière transparente, la solidarité internationale. Les actionnaires financent des investissements, les activités économiques via des structures partenaires de la SIDI.Il ya les monnaies locales, sur notre territoire, c'est le Galleco.Une monnaie gérée par des citoyens, porteuse de sens : elle appuie la consommation locale responsable et donc l'emploi local. Elle est un des moyens mobilisables pour la transition économique et sociétale : de part ses valeurs, sa gouvernance, ses actionsPersonnellement, c'est continuer à orienter ma petite épargne vers le financement de la solidarité internationale. Outre l'actionnariat SIDI, je donne chaque mois à la Fondation ACTES pour l'accompagnement des structures de microcrédit ou les petits producteurs appuyés par la SIDIC'est m'interroger enfin sur ce que les banques font de mon argent (ce que je ne fais pas !)C'est contribuer à la commission "Transition Economique/énergétique et Sociale" du Conseil de développement du Pays de Redon pour aider à identifier les petites actions porteuses de nouveauté (au delà des grands projets médiatisés)C'est réinterroger mes actes du quotidien, pour réduire mon impact sur l'environnement, ce qui a un effet aussi sur les finances : acheter autrement et local, privilégier le vélo ou la marche par rapport à la voiture quand c'est possible, limiter le recours aux emballages et privilégier les contenants réutilisables, me former et expérimenter le jardinage.Benoit : lecture de la tour de Babel , Genèse 11 1,9En résumé, dans ce texte, la terre avait une seule langue, les gens formaient un seul peuple, ils construisaient une ville et une grande tour, la tour de Babel, dont le sommet touche le ciel. L'éternel descendit sur terre, constatait que rien ne les retenait pour faire ce qu'ils voulaient, aussi il les dispersa sur toute la surface de la terre et brouilla leur langage.Je compare cette forme d'unité qu'ils avaient, à la culture de marchandisation et de libéralisme d'aujourd'hui, leur volonté de construire la ville comme délaisser la campagne. Ils ne s'adressent pas à Dieu, c'est un « entre eux ». Ce n'est pas recevoir une mission mais prendre le pouvoir. Aujourd'hui, la finance s'internationalise, ne pense pas à la dignité humaine. C'est différent de ce que veut Dieu . Ce n'est pas se faire un nom pour monter vers le ciel mais voir Dieu descendre vers la terre. La construction d'une tour , où derrière il y a l'esclavage, c'est comme la révolution industrielle qui nous met en forme d'esclavage. Leur volonté d'être tous pareils, c'est comme penser aujourd'hui qu'il n'y a que la finance qui compte et qui donne pouvoir. On se prend pour Dieu, il n'y a plus de limite, plus d'éthique, c'est la folie de l'homme.Mon cousin qui est du monde de l'argent a écrit un livre qui relie puissance financière et écologique. Un événement familial l'a touché et lui a fait changer de posture. La bénédiction c'est sortir du cercle infernal du consumérisme, rupture de cette forme d'esclavage. L'Eternel brouilla le langage de toute la terre, c'est se libérer de la pensée unique. La dispersion, c'est qu'on peut penser autrement. Les alliances se conçoivent en prenant compte de l'altérité. Tout cela est une mise en route de cheminement, une ouverture vers l'avenir.Albert : Il faut écouter les différentes opinions, accepter la diversité mais avancer vers le bien commun, la démarche n'est pas toujours simple.Michel : la convention citoyenne pour le climat a été établi par une grande diversité de gens, ils ont réussi à faire 150 propositions . C'est témoin d'un travail collectif dans la diversité. Ils ont répondu à la mission. Cette réflexion me stimule pour avancer par rapport à l'argent, dans ce qu'on investit, la voiture, la maison, le chauffage... les comportements des gens changent. Je suis chargé dans Chrétiens Unis pour la Terre d'impulser la création d'ateliers (avec d'autres membres de l'équipe) tels que Laudato Si et sans doute bientôt qu'il y en aura un sur ma paroisse (démarche en cours). C'est travailler sur l'écologie intégrale pour s'enrichir mutuellement et l'aspect finance sera abordé.
L'identité de ce participant a été vérifiée. Son nom ou son rôle correspondent avec son vrai nom ou son vrai rôle dans le monde réel
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08/02/2021 16:18
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14/12/2020 22:17
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Nouvelle proposition à L’ESS : premier pas sur le chemin d’une économie au service de tous
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Christian : Ma participation au conseil de développement m'a fait connaître la CADES qui est le pôle de développement de l'ESS de l'agglo. Ses missions sont développer emplois et entreprenariats ESS, conduire des projets collectifs dont la transition écologique, et développer une culture ESS. Cela représente 15% des salariés du pays, 14 % des établissements qui ont 9% de croissance en emploi, 45% de l'action sociale. Il y a 20 pôles comme cela en Bretagne. Les exemples d'entreprises à la CADES : celles liées à la consommation (AMAP groupement d'achats, recyclerie...), celles liées au financement ( cigales, coworking...) et celles liées à l'activité professionnelle (coopératives, groupement d'employeurs …). Cela concerne les habitants, les consommateurs, les bénévoles, les militants, les commerçants, les salariés. L'objectif de la CADES c'est remettre les hommes et les femmes au centre des préoccupations pour que l'économie soit au service de la société, c'est créer de la richesse porteuse de sens.Albert : l'ESS c'est un domaine que je connais peu mais que je veux développer. Il y a la formation supérieure avec Campus Esprit, projet pilote en France. Il y a les centres d'insertion et les scops : Clic'n Puces (reconversion matériels informatique), BioCréation Bois, Manivel Cinéma... L'ESS ça fait réver par rapport à l'immensité des besoins de la planète, répondre à des besoins vitaux, manger à sa faim, c'est le devenir de l'humain et pas du business.Marie-Thérèse : autour de moi, l'ESS c'est la Ressourcerie, la Connexion Paysanne, la monnaie locale le Galeco, la SIDI (investisseur solidaire dans les pays du Sud) qui respecte l'égalité homme/femme et se fixe des règles de rémunération (de 1 à 4 ou5). L'ESS qui représente 15% des emplois, cela a un impact sur la société , une autre manière de vivre est possible.Benoit : cela rejoint « Fratelli Tutti » du pape François : l'« esprit de communion humaine » nécessaire à la construction d'« une société plus juste » qui concerne tous les hommes sans restriction. Les règles économiques c'est de faire la croissance et cela apporte des inégalités. L'exemple est la disproportion des écarts de salaire. On est dans un système qui ne se donne pas de limite et chacun pense à son confort. Dans l'Egllise, le MCC le montre, l'ESS c'est un signe , on en parle, il y a des prises de conscience, une dynamique. Le covid nous met dans une position où on découvre cela.Albert : Il y a comme un cap. L'entreprise, la croissance, la conquête de marché, la course... apportent des difficultés au monde. L'orientation est à mettre ailleurs. Si toutes les forces étaient dessus , on irait mieux. Il faut que ça évolue.Marie-Thérèse : Le Galeco fonctionne avec les micro-entreprises mais doit-on (peut-on) le faire avec les grandes surfaces ?Christian : un exemple lu dans l'Usine Nouvelle est l'entreprise Paprec Recyclage qui est passé de 45 salariés à 10 000 en 25 ans. Son pdg a le sens de la fraternité et de l'économie circulaire. Il donne des salaires plus élevés, embauche des personnes de 70 nationalités. Il a construit un immeuble pour héberger des salariés en difficultés. Albert : le Patio, atelier d'insertion dans la poterie, se positionne sur un nouveau créneau : la création d'urnes de funérarium. Ce chantier d'insertion peut sortir d'une société aidée à une qui s'équilibre.J'ai l'intention à la mairie d'aller à la rencontre des ces entreprises ESS, pour mieux les connaître et les faire connaître pour que ça interroge les autres entreprises dans leur fonctionnement.Marie-Thérèse : Faire le choix d'achat dans des entreprises ESS, c'est souvent accepter de payer plus cher. Les AMAP, on paie le juste prix pour que le producteur ait un salaire correct. Benoit : Il faut penser à consommer autrement même si cela occasionne une frustation : exemple pour obtenir un livre, je l'ai tout de suite sur Amazon et j'ai un long délai si je le commande à la Procure. Cette conversion au renoncement à quelque chose, c'est une vraie joie. C'est la politique du colibri avec d'autres.Christian : aider de jeunes entrepreneurs à créer ou reprendre une petite entreprise, comme on le fait à l'IPV , cela va dans le sens de l'ESSBenoit : dans le club de sport, le directeur prend plus de personnel pour ne pas épuiser les coachs, cela va aussi dans ce sens.Comment je peux être solidaire ? Faire conversion en faisant l'effort de discerner : devenir acteur et ne pas être que consommateur. La paroisse doit sensibiliser la communauté de foi dans l'ESS. Je suis fier de mon Eglise quand je vois le nombre de chrétiens qui participent à ce monde plus juste et fraternel. Lecture de l'évangile de Matthieu (Mt 20,1-16)Benoit : « Je vous donnerai ce qui est juste » Cette phrase nous dit que donner ce qui est juste, ce n'est pas l'égalitarisme, le fondement vient de plus loin, c'est la conscience que Dieu dialogue avec l'homme.Albert : c'est l'histoire du salaire universel.Marie-Thérèse : si on se met du coté de l'ouvrier, la phrase qui indique que le salaire n'est pas « contractuel » mais « amical » , cela interroge !Christian : moi je comprends que ce n'est pas le salaire qu'il faut retenir dans le texte mais plutôt la foi, les valeurs que Dieu nous donne.Benoit : Dieu est juste et donne ce qui convient