Parcours Biblique
Les "passages" dans la Bible
Le passage de la mer rouge
Introduction
Contexte historique et de rédaction
- Faits difficiles à fonder historiquement : majeurs et centraux pour le peuple d’Israël, mineurs et passés inaperçus au regard de la longue et prestigieuse histoire de l’Egypte ancienne.
- Evènements probablement autour du XIIIème siècle.
- Comme de nombreuses autres tribus, Hébreux venus s’installer dans le delta du Nil, à la suite de famines en terre de Canaan.
- Asservissement progressif par les Egyptiens dans le cadre de la construction à Tanis.
- Récit de leur libération et de leur retour en terre de Canaan.
- « épicentre » pour la Bible, comme événement fondateur du peuple objet d’un salut improbable, comme révélation du Dieu d’Israël, comme fondement de la foi. Sans cesse repris : Psaumes, Prophètes, Sagesse, …
- Célébré dans le cadre de Pessah’, la Pâque juive.
- Rédaction probable, par couches successives, entre les IXème et le Vème siècles, entre l’époque des premiers rois d’Israël et le retour d’Exil à Babylone.
Fil du récit
- Peuple criant sa détresse sous le joug de l’esclavage de plus en plus dur qui lui est imposé.
- Criant vers le Dieu des pères ; avec en fond, la bénédiction et la promesse faite à Abraham d’une descendance nombreuse et d’une terre.
- Figure de Moïse : échappé du massacre des premiers-nés hébreux ordonné par Pharaon pour contenir cette population immigrée, élevé à la cour royale, choisi et appelé par Dieu comme guide pour le peuple
- 10 Plaies pour convaincre Pharaon de laisser partir le peuple
- Dont la dernière : passage de l’Ange exterminateur du Seigneur contre les fils premiers-nés, mais protection des fils hébreux signalés par le sang de l’agneau sur le linteau des portes de leurs maisons.
- Fléchissement de Pharaon.
Exode 14, 6-31
On annonça au roi d’Égypte, que le peuple d’Israël s’était enfui. Alors Pharaon et ses serviteurs changèrent de sentiment envers ce peuple. Ils dirent : « Qu’avons-nous fait en laissant partir Israël : il ne sera plus à notre service ! » Pharaon fit atteler son char et rassembler ses troupes ; il prit six cents chars d’élite et tous les chars de l’Égypte, chacun avec son équipage.
Le Seigneur fit en sorte que s’obstine Pharaon, roi d’Égypte, qui se lança à la poursuite des fils d’Israël, tandis que ceux-ci avançaient librement. Les Égyptiens, tous les chevaux, les chars de Pharaon, ses guerriers et son armée, les poursuivirent et les rejoignirent alors qu’ils campaient au bord de la mer, près de Pi-Hahiroth, en face de Baal-Sefone.
Comme Pharaon approchait, les fils d’Israël regardèrent et, voyant les Égyptiens lancés à leur poursuite, ils eurent très peur, et ils crièrent vers le Seigneur. Ils dirent à Moïse : « L’Égypte manquait-elle de tombeaux, pour que tu nous aies emmenés mourir dans le désert ? Quel mauvais service tu nous as rendu en nous faisant sortir d’Égypte ! C’est bien là ce que nous te disions en Égypte : “Ne t’occupe pas de nous, laisse-nous servir les Égyptiens. Il vaut mieux les servir que de mourir dans le désert !” »
Moïse répondit au peuple : « N’ayez pas peur ! Tenez bon ! Vous allez voir aujourd’hui ce que le Seigneur va faire pour vous sauver ! Car, ces Égyptiens que vous voyez aujourd’hui, vous ne les verrez plus jamais. Le Seigneur combattra pour vous, et vous, vous n’aurez rien à faire. »
Le Seigneur dit à Moïse : « Pourquoi crier vers moi ? Ordonne aux fils d’Israël de se mettre en route ! Toi, lève ton bâton, étends le bras sur la mer, fends-la en deux, et que les fils d’Israël entrent au milieu de la mer à pied sec. Et moi, je ferai en sorte que les Égyptiens s’obstinent : ils y entreront derrière eux ; je me glorifierai aux dépens de Pharaon et de toute son armée, de ses chars et de ses guerriers. Les Égyptiens sauront que je suis le Seigneur, quand je me serai glorifié aux dépens de Pharaon, de ses chars et de ses guerriers. »
L’ange de Dieu, qui marchait en avant d’Israël, se déplaça et marcha à l’arrière. La colonne de nuée se déplaça depuis l’avant-garde et vint se tenir à l’arrière, entre le camp des Égyptiens et le camp d’Israël. Cette nuée était à la fois ténèbres et lumière dans la nuit, si bien que, de toute la nuit, ils ne purent se rencontrer.
Moïse étendit le bras sur la mer. Le Seigneur chassa la mer toute la nuit par un fort vent d’est ; il mit la mer à sec, et les eaux se fendirent. Les fils d’Israël entrèrent au milieu de la mer à pied sec, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche.
Les Égyptiens les poursuivirent ; tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses guerriers entrèrent derrière eux jusqu’au milieu de la mer. Aux dernières heures de la nuit, le Seigneur observa, depuis la colonne de feu et de nuée, l’armée des Égyptiens, et il la frappa de panique. Il faussa les roues de leurs chars, et ils eurent beaucoup de peine à les conduire. Les Égyptiens s’écrièrent : « Fuyons devant Israël, car c’est le Seigneur qui combat pour eux contre nous ! »
Le Seigneur dit à Moïse : « Étends le bras sur la mer : que les eaux reviennent sur les Égyptiens, leurs chars et leurs guerriers ! »
Moïse étendit le bras sur la mer. Au point du jour, la mer reprit sa place ; dans leur fuite, les Égyptiens s’y heurtèrent, et le Seigneur les précipita au milieu de la mer. Les eaux refluèrent et recouvrirent les chars et les guerriers, toute l’armée de Pharaon qui était entrée dans la mer à la poursuite d’Israël. Il n’en resta pas un seul.
Mais les fils d’Israël avaient marché à pied sec au milieu de la mer, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche. Ce jour-là, le Seigneur sauva Israël de la main de l’Égypte, et Israël vit les Égyptiens morts sur le bord de la mer. Israël vit avec quelle main puissante le Seigneur avait agi contre l’Égypte. Le peuple craignit le Seigneur, il mit sa foi dans le Seigneur et dans son serviteur Moïse.
Eclairage sur quelques termes
- Le Seigneur fit en sorte que Pharaon s’obstine (parfois traduit également, endurcit le cœur de Pharaon)
- Les eaux se fendirent
- Mer et eaux dans la symbolique juive
- Séparation et création
- Une muraille
- Israël vit les Egyptiens morts
Des pistes pour une prière personnelle sur ce texte
- Je détermine auparavant le cadre de ma prière personnelle (temps et lieu)
- Sur place, me présenter intérieurement au Seigneur qui est là, présent aux enjeux de ma vie
- Lui demander ce que je désire ; cela peut être de croire profondément au Seigneur
- Me remémorer l’histoire. Au besoin la lire par passages, en n’hésitant pas à m’arrêter, sans chercher à tout parcourir.
- Par le regard de l’imagination, voir le peuple hébreu pris entre la mer et l’armée de Pharaon qui le poursuit. Entendre son angoisse, ses doutes et son retournement de la promesse en illusion. Qu’est-ce que cela m’évoque pour moi, comme situation vécue ?
- Entendre la réponse :« Tenez bon, restez tranquille. Vous allez voir ce que le Seigneur va faire ». Quelle est ma confiance, ma foi, pour m’engager dans des passages à faire ?
- Voir les fils d’Israël entrer au milieu de la mer à pied sec, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche. Me faire l’un d’eux. Qu’est-ce que je ressens ?
- Terminer en parlant au Seigneur, avec confiance, comme un ami parle à son ami, à partir de ce qui m’est venu durant la prière.
Des pistes pour une réflexion en équipe
- Le peuple était dans l’esclavage. Quels esclavages sont vécus aujourd’hui, esclavages réels ou symboliques, auxquels nous sommes soumis ou que nous contribuons à imposer à d’autres ? Comment en sortir ?
- Au pied de la Mer Rouge, sous la menace des armées de Pharaon, le peuple prend peur. Devant le risque de l’avenir, voire l’apparente impasse de l’avenir, la promesse, qui a fait se mettre en route, est prise pour une illusion… Quelle promesse nous fait nous mettre en route aujourd’hui ?
- « Tenez bon, restez tranquille. Vous allez voir ce que le Seigneur va faire » Quelle place prend la confiance dans nos vies, personnelles, professionnelles ?
- « le Seigneur sauva Israël de la main de l’Égypte, et Israël vit les Égyptiens morts » : comment comprenons-nous ce co
- Qu’est-ce que ce récit nous dit de ce que représente un passage ?
Ressources iconographiques
Sarcophage paléochrétien d’Arles
« N’ayez pas peur ! Tenez bon ! Vous allez voir aujourd’hui ce que le Seigneur va faire pour vous sauver ! Car, ces Égyptiens que vous voyez aujourd’hui, vous ne les verrez plus jamais. Le Seigneur combattra pour vous, et vous, vous n’aurez rien à faire. »
Enluminure
Baptistère de Notre-Dame de Toute Grâce, sur le Plateau d’Assy, par Chagall
Le peuple hébreu en rang serré, guidé par un ange, s'engage dans le passage ouvert d'un geste impérieux par Moïse, debout sur la gauche. La nuée évoquant la présence divine qui accompagne les Hébreux et la vague se refermant sur Pharaon et son armée sont confondues dans une masse blanche au centre du tableau. La violence des poursuivants est rendue visible par la couleur rouge, et l'agitation des personnages par le désordre de leurs membres en tout sens.
Ressources musicales
Let my people go
Gospel
Go down, Moses,
way down in Egypt land
Tell old Pharaoh
To let my people go.
Now when Israel was in Egypt land
(Let my people go)
Oppressed so hard they could not stand
(Let my people go)
So the Lord said: Go down, Moses
way down in Egypt land
Tell old Pharaoh
To let my people go.
So Moses went to Egypt land
(Let my people go)
He made old Pharaoh understand
(Let my people go)
Yes the Lord said: Go down, Moses
way down in Egypt land
Tell old Pharaoh
To let my people go.
Thus spoke the Lord, bold Moses said,
(Let my people go)
If not I'll smite your firstborn dead
(Let my people go)
'Cause the Lord said: Go down Moses
Way down in Egypt land Tell old Pharaoh
To let my people go
Tell old Pharaoh to let my people go
Sauvés des mêmes eaux
Chant liturgique I 100, I20-72
1 - Sauvés des mêmes eaux,
Marqués du même sang,<br>Nous sommes ton peuple :
Bénis du même amour,
Signés du même nom.
Nous sommes ton peuple
Et nous te rendons grâce
Par Jésus ton Enfant.
2 - Remplis du même Esprit,
Porteurs du même Feu,
Nous sommes ton peuple :
Greffés au même tronc,
Unis au même chef.
3 - Pour être un même corps
Vivant la même vie,
Nous sommes ton peuple :
Pour prendre un même pain
Et boire un même vin.
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